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THE TRUMAN SHOW, ou LA FAILLE DANS LA MATRICE, Chapitre 9 — Le retour de l’Amour et autres formes de magie oubliée

Truman marche et il avance. Il marche encore, non pas pour fuir ni pour chercher, mais parce que chaque pas le ramène un peu plus à ce qu’il avait enfoui, à ce qui était oublié. Et soudain, ça revient.

 


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Ce n’est pas une musique, c’est un frisson.

 

Quelque chose pulse dans l’air. Ce n’est pas un souvenir, ni une pensée, ni un message codé, c’est… l’Amour. Pas celui des films, des slogans ni des fêtes avec ballons en forme de cœur, ni encore ces mots exprimés, vides d’actions concordantes. Ce n’est pas non plus l’amour des films du dimanche soir, des serments éternels et des promesses tatouées sur le bras.

Eh ben Non !

C’est tout autre chose, c’est celui d’antan, c’est celui d’en-dessous, c’est celui de dedans. C’est cet amour qui en se voit pas, qui ne se vend pas, pas plus qu’il ne se troque. C’est celui que Truman avait senti, tout petit, dans un regard, un geste, un éclat de rire. C’est ce qu’il connait lorsque son cœur est en grâce, libre d’émotions liées à quoi que ce soit et à qui que ce soit. L’amour est comme un souffle, une respiration, la Vibration première. C’est cette magie oubliée qu’on croyait réservée aux contes.

Et il se dit : « Mais bon sang… c’était passé où, tout ce temps ? »

 

 

L’amour n’est pas un rôle (désolé Hollywood).

 

Quand on sort du grand théâtre, le script amoureux est lui aussi à revisiter. Truman se surprend à se demander : « Est-ce que j’ai aimé… ou juste joué à aimer ? ». Il se souvient des gestes parfaits, des paroles attendues, des sourires coordonnés. Mais où était le souffle là-dedans ? Où était l’espace vivant, celui qui ne cherche pas à séduire et attacher, mais simplement à être ?

Et là, une évidence surgit, douce mais tenace ;

-       L’amour véritable ne contracte pas, il dilate. 

-       Il n’enferme pas dans un rôle, il libère d’eux.

-       Il ne cherche pas à retenir, il offre l’élan de rester.

-       Il ne joue pas de scènes et permet d’improviser ensemble.

 

 

Le souffle, cet Amour qu’on oublie.

 

Respirer ? Facile, non ! C’est automatique, paraît-il. Tellement automatique qu’on oublie que le souffle est la première déclaration d’amour faite au monde.

-       Inspire : Je reçois

-       Expire : Je transmets

-        

Respire et tu vas te souvenir. C’est aussi simple que bonjour et c’est aussi fondamental que l’est l’Univers. Truman commence à prêter attention. Il sent que chaque respiration est une preuve silencieuse qu’il est encore là, que ce n’est pas rien et qu’en fait, c’Est Tout !

Il y a des jours où l’amour ne ressemble pas à des cœurs, ni des frissons mais bien à une inspiration consciente, à une main sur le ventre, à une minuscule paix qui s’installe dans les interstices du chaos.

-       « Et s’il avait été là, l’amour, depuis toujours ? »

-       « Et s’il n’avait jamais été une quête, mais un souffle retenu ? »

 

Dans l’ancien monde, son cœur était un figurant, poli, discret, relégué derrière la logique, l’agenda, les obligations. Mais maintenant, le cœur parle et sa Voix n’a rien d’intellectuel, elle vibre et pleure. Elle chante parfois sans prévenir.

Truman s’arrête. Il regarde un arbre et il le voit vraiment, pas comme une donnée, mais comme une présence.

Il entend :

-       « Tu n’as jamais été seul. Tu ne savais juste plus regarder. »

 

 

L’intelligence du plexus (et autres zones méconnues)

 

On a trop donné la parole à la tête. Elle est brillante, certes, mais parfois un peu bruyante, un brin paranoïaque, et souvent en retard d’un moment de présence. Truman découvre une autre voix, celle du plexus solaire, ce radar intérieur, mi-antenne, mi-ventre, qui sait bien avant le mental.

-       « Lui, il ment. Elle, elle est vraie. Là, tu te perds. Là, tu t’alignes. »

C’est discret. Mais c’est fiable. Et surtout, c’est vivant.

L’intuition — qu’il prenait jadis pour une lubie ésotérique — devient sa nouvelle langue maternelle. Une langue sans grammaire, mais avec des frissons, des chaleurs, des expansions. Une langue qu’on parle avec le corps, pas avec la bouche.

Et en la parlant, Truman sent qu’il redevient magicien.

 

 

Le sourire policé de la normalité

 

On pensait en avoir fini avec les retournements de perspectives, les illusions qui tombent, les murs qui s’effritent. Mais non. Il y avait un étage secret, une salle cachée derrière le rideau déjà tiré. Un niveau bonus, mais sans le mode d’emploi.

Le triangle infernal — victime, bourreau, sauveur — s’est faufilé dans le chapitre 8 comme une vieille rengaine. Et voilà qu’il réapparaît ici, sous un autre déguisement : celui des attachements.

La matrice revient alors sous ces formes charmantes. Elle prend un café avec vous, elle s’invite aux réunions de famille. Elle porte parfois un élégant tailleur ou une casquette militante et elle dit.

-       « Reviens un peu dans le monde réel, avec les autres. Faut bien vivre, non ? »

Elle se fait passer pour le bon sens, la maturité, l’équilibre. Mais ce bon sens-là a une condition ; Renonce à ta flamme. Ne dérange pas, ne rayonne pas, ne pense pas, et surtout ne crois pas qu’il soit possible de vivre autrement.

Et Truman sent, parfois, une lassitude monter, l’envie de baisser la garde et de s’asseoir à la table des compromis, ne serait-ce qu’un instant.

-       « Peut-être qu’ils ont raison. Peut-être que la paix, c’est dans l’adaptation ? »

-       « Peut-être que je pourrais juste… faire semblant, un peu. »

Puis il se souvient de cette première fêlure, de l’air dans la pièce close et du Souffle à son passage de la Porte. Il se souvient, de cette Vérité, nue, intransigeante et belle.

 

 

Il retrouve des parts de lui, partout

 

Dans la lumière d’une feuille.Dans les yeux d’un inconnu qui ne détourne pas le regard.Dans les silences qui ne gênent plus.Dans les gestes gratuits, sans retour sur investissement émotionnel.

-       « Ah… c’était donc ça. L’Amour. Le vrai. Le non marchandé. »

Il se souvient alors ;

Il est Aimé depuis toujours, par quelque chose de plus vaste que les contrats, les conditions ou les likes.

Il revoit son reflet, plus flou et c’est tant mieux.

Avant, son image était nette, organisée, cadrée, lisible, une identité bien ficelée. Maintenant, il est flou. Il se découvre inclassable ; Parfois doux, parfois furieusement vivant, parfois tremblant d’émotion sans raison apparente.

Et c’est beau.

Parce que l’Amour, celui qui revient, ne cherche pas à comprendre.

Il offre et prend tout.

Même les contradictions.

Même les parts honteuses.

Même les silences brisés.

 


Quand un autre s’éveille (ou comment ne pas jouer au gourou malgré soi)

 

Il y a quelque chose de bouleversant, de presque sacré, dans le moment où Truman croise un regard un peu vacillant, pas encore ouvert, pas tout à fait éveillé, mais… curieux. Un regard qui, pour la première fois, ne cherche pas à convaincre, ni à juger. Un regard qui questionne en silence :

-       « Est-ce que… toi aussi tu ressens ce malaise ? Cette sensation que quelque chose cloche dans le grand film de la normalité ? »

Truman reconnaît ce frémissement, ce point d’interrogation muet. Il l’a porté, lui aussi, pendant des années, sous le masque du « tout va bien ».

 

 

L’ancienne envie de sauveur

 

Avant, à ses débuts post-mur, Truman aurait bondi. Il aurait sorti ses mots les plus lumineux, ses révélations bien polies, ses analogies préférées. Il aurait proposé une carte du chemin, un plan de conscience en 7 étapes et un lien vers une vidéo inspirante. Il aurait voulu sauver. Mais il a appris. Il a compris que l’éveil ne s’offre pas. Il ne s’impose pas, il s’invite.

Et que vouloir « ouvrir les yeux des autres », c’est parfois simplement une manière déguisée de ne pas tolérer leur rythme, une peur maquillée en amour. Alors, maintenant, Truman fait autrement. Il ne force pas. Il n’explique pas. Il incarne.

 

 

La tentation du petit guide spirituel

 

C’est subtil, mais traître. Il y a un ego aussi dans la lucidité. Un ego spirituel, certes plus élégant, plus articulé, mais qui rêve tout de même de briller à travers la sagesse.

-       « Regarde-moi, je suis sorti du système, j’ai transcendé les illusions, j’ai une playlist de mantras et une alimentation à base de graines… »

Mais l’autre n’a pas besoin d’un modèle. Il n’a pas besoin d’un coach éveillé avec un beau carnet et une voix lente. Il a besoin de sentir qu’il a le droit de douter, qu’il a le droit d’avoir peur, de ne pas savoir, de poser une question sans qu’on lui serve une vérité toute faite.

Truman sourit intérieurement, il a rangé ses discours. Il préfère désormais offrir une présence, simple, nue, sans effet, sans discours.

-       L’éveil n’est pas une ligne droite, c’est un sablier mystérieux.

-       Chacun a son rythme, son mur, sa nuit noire, sa porte et son premier souffle.

-       Et surtout, personne n’est en retard.

 

 

Quand l’éveil devient mutuel

 

Et puis, parfois, miracle silencieux l’autre navigue aussi, dans ce nouveau monde. Il ne comprend pas tout, mais il écoute. Il ne demande pas de réponse, mais il partage ses questions. Et là, sans le savoir, l’éveil devient collectif, deux âmes marchant côte à côte, chacune éclairant un pan du chemin.

Ces alliés parlent moins et rient plus.

Ils osent l’absurde, le silence, l’imperfection.

Et c’est là que quelque chose se passe, quelque chose de beau, de vrai, de Vivant.

Il croise d’autres êtres réveillés.

Certains viennent d’arriver, d’autres sont là depuis plus longtemps et aucun ne s’en vante ; Rien à vendre ni à prouver, rien à demander. Il n’y a pas de badge, pas de hiérarchie. Juste une fraternité invisible, tissée de présences.

Quelqu’un lui dit :

-       « Bienvenue dans ce monde où l’on s’Aime dans le respect de toutes les parties concernées. Ç’est bizarre au début, hein ? »

Il rit. Il pleure. Il rit encore.

Pas besoin de plus.

 

 

Magies oubliées qui refont surface

 

Truman redécouvre :

Le pouvoir du regard franc, sans attente ni rôle à jouer.

La langue du silence, celle qui dit plus que les mots.

Le miracle d’une main tendue, sans but, juste parce que c’est naturel.

Le sacré dans l’ordinaire, comme un café partagé ou un rire qui jaillit.

Et surtout cette magie la plus folle ; Se laisser aimer, sans se justifier, sans se durcir.

  

 

Le cœur, cet organe marginalisé


On l’a relégué à la poésie, aux chansons de variété et aux chocolats de Saint-Valentin. Le cœur, cet organe central, traité comme une mascotte de carte postale. Mais en vérité, le cœur est un centre d’intelligence. Il perçoit avant le cerveau. Il sait, sans savoir comment il sait. Il n’analyse pas, il ressent. Il ne bavarde pas, il pulse.

Et lui aussi a une voix, douce, constante, pas toujours entendue :

Voix du cœur : « Ce lien t'étouffe, mais tu le chéris. Pourquoi ? »

C’est là que Truman réalise quelque chose d’étrangement libérateur :

 

 

Et toi, là maintenant ?


Tu lis ces mots.

Peut-être que ton cœur fait un petit saut.

Peut-être qu’un souvenir d’Amour brut, vaste, vivant, remonte.

Pas besoin de le forcer.

Mais regarde…

Si tu es encore capable de pleurer un arbre, de t’émouvoir devant l'enfant, de sourire sans raison …

Alors tu es déjà sur le chemin.

 

 

Le monde après le mur, ce n’est pas juste un décor.

C’est un retour.

Un retour à ce qui bat depuis toujours, en dessous des rôles, des costumes, des devoirs. Et cet Amour-là, celui qui ne cherche pas à séduire mais juste à être là, il ne t’a jamais quitté.

Tu t’en étais juste éloigné.

Mais lui, non.

Reviens, il n’y a rien à mériter, juste à oser t’ouvrir, un peu plus, chaque jour.

C’est vivant.

C’est imprévisible.

C’est doux.

Et parfois ça fait peur.

Mais c’est toi.

Le vrai.

Le flamboyant.

Le fragile.

Le magnifique.

Tu es prêt.

Tu es aimé.

Et tu peux aimer à ton tour.

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