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THE TRUMAN SHOW, ou LA FAILLE DANS LA MATRICE Chapitre 8 -- Le monde après le mur, ou comment rester éveillé quand tout le monde fait la sieste.

Dernière mise à jour : 10 juil.

La porte est passée, Truman l’a traversé. Il a laissé derrière le faux ciel, les vagues de studio, les dialogues prémâchés, les regards téléguidés. Il a marché, droit, tremblant, Vivant ! Et maintenant ?

Maintenant… il est de l’autre côté.

 

Le monde d'apres
Le monde d'apres

Son Premier souffle

C’est étrange, il pensait que ça ferait plus de bruit. Il pensait qu’un orchestre symphonique viendrait marquer l’instant.

Mais non.

Juste un souffle. Juste un battement.

Juste … lui.

Le décor est flou. Pas flou comme une image mal réglée, mais flou comme une vie qu’il faut apprivoiser. Il regarde autour, pas de panneaux, pas de GPS, pas de programme établi, ni de mission de remplacement. Juste le ciel qui n’est plus rectangulaire et aussi un sol qui ne répète rien.

 

L’après ne rassure pas tout de suite

Il croyait que ce serait facile, après.

Il croyait que la lumière ferait tout le boulot. Mais non. Le monde après le mur est brut, pas violent, juste authentique. Et ça, parfois, ça pique.

Il se rend compte que dans ce nouveau monde, les gens ne font pas semblant …parce qu’il n’y a plus personne à impressionner.

Il y juste à vivre.

Pas de public, pas de points à gagner, pas de like ou de j’aime à récolter, juste la présence et parfois, le vertige de cette présence.

 

Le monde dort encore

Il regarde autour de lui, cherchant un signe, une autre silhouette comme lui. Mais tout semble figé. Les conversations et les habitudes, les angoisses programmées, les journaux, la presse, les idées, les débats sans ébats, les apparences.

Il voudrait crier

-       « Réveillez-vous ! Tout ceci n’est pas réel ! »

-       « Vous vivez dans un dôme dont les pants, les ciels et les étoiles, le soleil et la nuit sont des toiles peintes. »

Tout est actionné aux temps nécessaires, tel un studio géant en plein tournage qui doit faire réagir ses acteurs ignorants et innocents. Il le sait, mais les autres pas !

 

Et il sait aussi, il sent que crier n’éveille personne.

-       « Ils ne voient pas. Ils ne veulent pas ou ne peuvent pas ». 

Et soudain, une douleur étrange, sourde, profonde se réveille, c’est celle du décalage. C’est celle où Truman découvre alors, la solitude du voyant dans un monde qui dort les yeux ouverts.

-       « Dois-je les laisser rêver ? » 

-       « Et si personne ne bouge, à quoi bon en être sorti ? »

 

Une part de lui a envie de revenir en arrière, non pas parce que c’était vrai, mais parce que c’était plus confortable, c’était faire comme les autres, ne plus être considéré comme « étrange, différent, jetable ». La réalité ou la Vérité, que choisir ?

 

 

La matrice revient par la porte dérobée avec ses promesses, ses costumes et ses vieilles rengaines

 

Ce n’est pas parce qu’on est sorti du film que l’on ne sent plus l’odeur du maquillage.

Truman croyait qu’en franchissant la porte, tout allait disparaître d’un coup ; Les illusions, les conditionnements, les vieilles habitudes. Que sa sortie suffirait à taire les comédiens. Mais la matrice est futée, elle ne passe plus par la grande porte. Elle prend désormais l’arrière-cour, la fenêtre entrouverte, la fissure dans le cœur.Elle ne frappe plus, elle chuchote. Et souvent, elle prend le visage d’un être cher.

 

Les chaînes en soie de l’attachement

Il y a d’abord les voix douces, celles de ceux que l’on aime. Celles qui nous ont bercés, élevés, celles qui accompagnent.

-       « Tu as changé, tu sais. Avant, tu étais plus… stable. »

-       « C’est bien ton petit chemin spirituel, mais pense à ta carrière, à ta famille, à ta retraite, enfin ! »

Les liens affectifs sont les plus subtils. Parce qu’ils sont tissés d’amour, oui, mais aussi d’habitudes, de peurs, de loyautés invisibles. S’extraire du scénario, c’est souvent déplaire, dérouter, attrister ceux qui nous aiment. Et ça, c’est une douleur que même le plus vaillant ressent au creux du ventre.

Truman le découvre. Parfois rester soi, c’est être vu comme un traitre.

Et dans un coin de sa tête, la matrice sourit, déguisée en voix intérieure bienveillante.

-       « Si tu étais vraiment éveillé, tu ne ferais de mal à personne. Tu vois bien que tu causes du tort. Reviens un peu. Adapte-toi. »

 

Le bal des rôles : victime, bourreau, sauveur

Et puis il y a cette comédie humaine si bien rodée et huilée.

Truman observe.

Les dialogues sont presque toujours les mêmes. Les rôles s’échangent comme des chaises musicales.

-       La victime dit « Je n’ai pas le choix. Le monde est dur, je fais ce que je peux. »

-       Le bourreau dit « Si tu souffres, c’est parce que tu refuses de t’adapter. »

-       Le sauveur dit « Laisse-moi t’expliquer la vie, tu verras avec moi c’est simple. »

Et souvent, le même personnage change de rôle plusieurs fois dans la journée.

Par exemple un parent qui s’inquiète

-       « Tu vas mal, je le sens » (sauveur)

-       « Et en plus, tu refuses qu’on t’aide ! » (victime)

-       « Tu me fais du mal à vivre comme ça » (bourreau)

Truman rit parfois, d’un rire un peu jaune,parce qu’il a été chacun de ces rôles, tour à tour, et souvent dans la même conversation. Il voit maintenant le piège invisible : ce triangle infernal, cette mécanique qui tourne à vide tant qu’on y reste.

-       « Et si je sortais du triangle ? »

-       « Et si je refusais de sauver, d’accuser, ou de subir ? »

C’est là que le vrai défi commence.

Parce que sortir du triangle, ce n’est pas crier « Je suis en dehors de ça ! ».

C’est ne plus jouer du tout !

 

Résister sans devenir rigide

Alors Truman apprend un art nouveau, être éveillé sans devenir austère.Être libre sans être supérieur. Être présent sans s’imposer.

Il apprend à rire, aussi, et à ne plus prendre trop au sérieux ce grand film.Il regarde les rôles tourner, les répliques se répéter et il choisit de ne y pas répondre. Lorsque la matrice revient par sa porte dérobée avec ses bons sentiments et ses invitations rassurantes, Truman l’accueille avec tendresse, lui fait un clin d’œil et salut d’un adieu.

-       « J’ai longtemps joué avec toi, merci, mais je ne monte plus sur scène. »

 

 

L’intuition devient notre langue maternelle, même si elle n’a jamais été inscrite au programme scolaire

 

Au début, Truman prenait cette intuition pour un pressentiment, un petit frisson inexplicable, comme lorsqu’on entre dans une pièce, et qu’on sent que quelque chose cloche. Ou au contraire, cette chaleur douce qui monte quand tout est juste, sans pouvoir l’expliquer.

Cette voix intérieure, d’abord ténue, presque timide, commence à parler un peu plus fort, pas dans un langage de mots, mais de ressentis, d’élans, de tensions dans le corps. Et surtout… du côté du plexus solaire, cette drôle de zone entre le cœur et le ventre qui devient soudain le siège social de la vérité personnelle.

 

Mais qu’est-ce que c’est, l’intuition, au juste ?

Ce n’est pas un sixième sens mystérieux réservé aux gens en sarouel ou aux maîtres zen. Ce n’est pas non plus une lubie passagère entre deux méditations.

C’est une langue oubliée, la plus ancienne, la plus organique, c’est celle que le corps parle, avant même que l’esprit ait formulé une idée.

L’intuition, c’est quand le cœur dit “non” alors que la tête dit “pourquoi pas ?”

C’est ce nœud dans le ventre qui apparaît juste après avoir accepté quelque chose qu’on ne voulait pas vraiment. C’est ce soulagement joyeux qu’on ressent quand on dit enfin “non” là où tout le monde attendait un “oui”.

L’intuition, c’est cette complice intérieure qui murmure : « Chut… sens et tu sauras. »

 

Le plexus : antenne centrale de l’indicible

On ne lui rend pas assez hommage, à ce plexus solaire. On parle souvent du cerveau et du cœur, mais le plexus ? On l’associe à un vague muscle ou une simple gare de province. Et pourtant, c’est là que ça chauffe, que ça bloque, que ça pétille.C’est notre radar émotionnel. Le Plexus est espace entre la rationalité qui veut tout contrôler, et le cœur qui veut tout aimer.

Quand Truman prend une décision qui trahit son Essence, c’est ici que ça coince, un tiraillement discret, une brûlure sans feu. Et quand il choisit juste, même si c’est fou, même si c’est à contre-courant, le plexus s’ouvre. Comme un soleil qui dit « Enfin, tu m’écoutes ! »

 

L’esprit, le mental… et leur place à la table

Ne jetons pas le mental avec l’eau du conditionnement, il a ses qualités et ses fonctionnalités, ce mental rationnel. C’est lui qui permet la réalisation de toute chose sur ce plan. Il sait organiser un voyage, résoudre une équation, ne pas oublier les clés. Cependant, il a tendance à prendre toute la place et à installer son bureau dans chaque pièce de la maison.

Alors Truman apprend à réorganiser les rôles.

-       L’intuition décide de la direction.

-       Le cœur valide si c’est bon pour lui.

-       Et le mental gère la logistique.

C’est une gouvernance intérieure plus saine, bien moins bruyante, hyper simple et tellement efficace. Et franchement, quand tout ce petit monde travaille ensemble, ça swing dans la vie.

 

Une langue joyeuse et parfois absurde

L’intuition, contrairement aux checklists, ne donne pas de plan en 5 étapes. Elle ne garantit pas la réussite, ni l’approbation sociale.

Elle peut dire :

-       « Pars maintenant. » Même s’il est midi et que tout le monde attend encore le dessert. »

Ou encore :

-       « Écris-lui. » Même si ça fait trois mois de silence et que la fierté fronce les sourcils.

Elle parle en images, en silences, en envies soudaines. Elle adore les détours, les synchronicités, les coïncidences improbables. Elle a sens de l’humour bien à elle. Par exemple, elle envoie Truman, sous prétexte d’un chargeur dans un lieu inconnu, pour “juste ressentir” et lui faire rencontrer quelqu’un qui change sa vie !

 

Apprendre à lui/se faire confiance, même quand on ne comprend pas

C’est ça, le vrai apprentissage ;

-       Faire confiance sans garantie

-       Suivre un appel sans GPS

-       Écouter une langue qu’on ne comprend pas encore, mais qu’on sent être la nôtre.

Truman doute parfois. Il râle même

-       « Tu pourrais pas être plus clair, un petit mot écrit, une pancarte ? »

Mais l’intuition répond avec son clin d’œil invisible

-       « Si je te disais tout, tu n’apprendrais rien. »

Alors il sourit, et avance, pas toujours sûr, mais toujours vivant.

 

 

Les nouvelles voix du monde d’après ou comment ne plus confondre sa voix intérieure avec la radio du mental

 

Truman croyait que, passé le mur, les voix cesseraient. Il s’attendait à un silence glorieux, une paix absolue, une sorte de spa cosmique intérieur avec vue sur l’infini.

Raté.

Les voix sont toujours là, mais elles ont changé de timbre. Ce ne sont plus des injonctions sociales, ni des critiques en costard-cravate. Ce ne sont plus que des murmures, parfois joyeux ou étranges, et toujours respectueusement vivants. Elles ne hurlent plus, elles soufflent.

 

Voix de l’enfant intérieur

-       « Et si on courait sans raison ? Et si on criait de joie juste parce qu’on est là ? »

Elle débarque sans prévenir, au détour d’un rayon de soleil, d’un rire d’enfant ou d’une chanson trop naïve pour être rationnelle.

Elle n’exige rien.

Elle propose le jeu.

Elle rend Truman un peu ridicule… mais étrangement libre. « Et si tu arrêtais d’être sérieux deux secondes ? Tu t’es vu avec ta tête de moine-bougon-éveillé ? Joue, bordel ! » Et parfois, Truman joue. Et le monde retrouve ses couleurs.

 

Voix de la conscience planétaire

-       « Ce monde est un écho, il te renvoie ce que tu lui offres. Sois douceur, il sera paix. Sois colère, il sera chaos. »

Cette voix ne dramatise pas, elle observe. Elle lui rappelle que le réel n’est pas figé et qu’il réagît à la fréquence émise, comme l’océan reflète le ciel.

-       « Tu veux voir plus d’amour ? Commence par baisser tes armes. »

-       « Tu veux un monde sincère ? Alors ose te montrer sans filtres. »

Pas facile, mais juste et profondément puissant.

 

Voix de l’âme

-       « Tu as cherché à être aimé en te maquillant. Tu peux te démaquiller maintenant. Ton visage nu suffit. »

Cette voix-là, Truman ne l’a pas entendue tout de suite, elle est passée par mille couches, par des déceptions, des pertes et des épuisements. Cette voix ne vient pas flatter, elle déshabille.

-       « Tu veux briller ? D’accord. Mais plus pour séduire, juste pour éclairer."

Elle ne demande pas de CV spirituel. Elle demande une nudité radicale qui n’a plus besoin d’être applaudie pour exister. À la surprise de Truman, c’est si reposant.

 

Voix de la Présence

-       « C’est maintenant, pas demain, pas quand tu seras prêt. C’est ici, ce souffle, ce battement. »

C’est la plus discrète. La plus insaisissable aussi. Elle ne parle qu’au présent.Elle n’a aucun goût pour les plans quinquennaux, les projections astrales, ou les certificats de complétude intérieure. Elle murmure seulement « Tu es là, et c’est assez ». Dans ce "assez", Truman entend quelque chose qu’aucun monde n’a su lui donner la permission d’être vivant, sans performance.

 

 

Et toi ? ou comment une simple phrase peut fissurer un mur invisible

 

Et toi, oui toi, là qui lis ces lignes entre deux obligations, deux notifications, deux soupirs que personne n’entend. Toi qui croyais tomber sur un chapitre et qui te retrouves peut-être face à une question que tu n’avais pas prévue.

-       « Pourquoi je continue à jouer ce rôle ? »

-       « Est-ce que j’ai, moi aussi, une porte que j’évite soigneusement du regard ? »

-       « Et si ce n’était pas "trop tard ? »

Il ne s’agit pas ici de changer de vie, de tout quitter, de partir élever des lamas au Pérou, même si, pourquoi pas. Il s’agit simplement de t’autoriser à ressentir ce que tu ressens déjà depuis longtemps, mais que tu ranges dans un tiroir étiqueté « plus tard », « pas maintenant », « c’est pas sérieux ».

 

Le frisson du possible

Peut-être qu’un frisson a frétillé au plexus, pas une peur, pas un appel, discret, têtu, vivant. Il ne demande pas que tu comprennes. Il t’invite juste à reconnaître qu’il y a autre chose, pas mieux, pas plus haut, pas plus lumineux, juste plus vrai.

 

La porte n’a pas besoin d’être cassée

On croit souvent qu’il faut détruire, cette fichu porte, la pulvériser et la franchir façon super-héros en plein climax.

Mais non.

Parfois, il suffit simplement de la regarder, de poser sa main dessus, d’arrêter de faire semblant de ne pas la voir. Et dans cet humble geste, presque anodin, la porte commence à vibrer, parce que ce lorsqu’on regarde en Conscience, l’illusion ne tient jamais très longtemps.

 

Tu n’as pas besoin d’être prêt

C’est l’un des plus beaux mensonges du vieux monde

-       « Tu dois d’abord être prêt, formé, aligné, diplômé du développement personnel pour te mettre en chemin. »

Foutaises.

Tu peux marcher en tremblant.

Tu peux avancer sans savoir.

Tu peux t’éveiller en râlant, en doutant, en traînant les pieds.

Ce n’est pas grave.

Ce qui compte, c’est d’écouter ce qui vibre encore, malgré le bruit, malgré les écrans, malgré la peur. Ce qui ne s’éteint pas, même quand tout semble éteint autour.

 

Et si c’était maintenant ?

Pas demain.Pas quand les enfants auront grandi.Pas quand tu auras plus de temps, plus de courage, plus de légitimité.

Mais maintenant.

Ce souffle.Ce battement.Ce soupir que tu viens à peine d’expirer.

Tu n’as pas besoin d’aller ailleurs.Tu as juste besoin de rentrer chez toi. En toi.

La porte est là

Elle ne grince pas.Elle ne s’affiche pas en publicité sponsorisée.Elle ne promet rien de spectaculaire.

Mais elle existe.Et elle ne t’a jamais été fermée.

Elle attend.Pas que tu sois parfait.Juste que tu sois honnête.

Avec toi.

 

De l’autre côté, il n’y a pas un nouveau monde

Il y a toi.

Pas le toi des réseaux.Pas le toi des compromis.Pas le toi des réponses toutes faites.

Le toi sans costume.Le toi qui respire.Le toi incandescent.

Celui qui a toujours su, mais qui avait juste besoin qu’on lui rappelle qu’il pouvait, lui aussi,

poser la main sur la porte.

Et peut-être, un jour, doucement,

la pousser.

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